lundi 23 mai 2016

L'AVENTURE DE TOUT UN VILLAGE


J  -58

Les spectacles sont parfois l'aventure de tout un village, ce sera le cas, comme tous les deux ans  à Cluis pour le voyage vers l'Amérique Latine des 
"AMAZONES DE PALOMITA". 
 
Mais avant de partir vers ces lointaines contrées je voudrais vous entraîner à quelques 50kms de Cluis dans un autre village du Boischaut sud où se déroula en 1947 une aventure dont on se souvient encore.
 
 
La roulotte des forains sur la place du marché.



En 1947, Sainte-Sévère sur Indre  devient FOLLAINVILLE.
 

  

Journée du timbre 1993

 
 
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La place de Follainville reconstituée dans la"Maison de Jour de Fête".
François le Facteur - Jacques TATI



La place de Sainte Sévère et sa porte du XVème



En mai 1947 Jacques Tati installe la Fête à Sainte-Sévère sur Indre, tous les habitants  vont participer  aux cinq mois de tournage de "Jour de Fête" (environ 500 participants) : "Ceux qui n'ont pas joué, c'est vraiment qu'ils n'ont pas voulu, et je suis sûr qu'ils l'ont regretté..."( Propos de J.Pasquet rapportés par Gérard Coulon ). 
 
La Fête et le tournage ont duré de mai à novembre 1947 à Sainte- Sévère  rebaptisée Follainville, mais la tournée de François le facteur l'a entraîné dans les environs et même jusqu'à Nohant en terres sandiennes. 
                                                                               Je ne sais plus sur quelle route, c'était sans doute du côté d'Ardentes, mon voisin Monsieur Bass m'a dit avoir lâché des cochons devant la caméra de Tati, un bref instant dans l'histoire du cinéma mais un des plus grands souvenirs de ce cinéphile qui dans les années 40 emmenait à bicyclette dans toute la région le cinéma mobile pour des projections dans les villages.  
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 Cinq cents participants dans un village comme Sainte-Sévère, c'est plus qu'assez pour que l'histoire reste gravée dans les mémoires. Bien sûr les témoins directs sont de moins en moins nombreux mais les souvenirs restent dans les familles et même, car elles aussi ont une mémoire, dans les maisons et les boutiques. Allez faire un tour à Sainte-Sévère, le bourg vous racontera l'aventure de la création populaire autant que cinématographique  de "Jour de Fête".
 
Depuis 2009 la Maison de Jour de Fête mérite une visite pour replonger dans un temps où le cinéma était encore un artisanat populaire.
 
 

Je n'en dirai pas plus vous renvoyant au moins à trois ouvrages:                                                                                                 - "L'Indre au Cinéma" : Gérard Coulon  2006 Editions Alan Sutton.
                                                                                                            - "La France que j'aime"  Pierre Bonte 2010 Editions Albin Michel 
                                                                                                             - "Jour de fête ou la couleur retrouvée" François Ede 1995  Editions Cahiers du Cinéma.
                                                                                       
Mais surtout je vous engage à revoir "Jour de Fête" en noir et blanc, en version avec colorisation image par image et en version couleur d'origine.

 

Un regret, la disparition de la boîte aux lettres scellée dans le mur de la propriété de George Sand à Nohant et que François le facteur venait relever dans sa tournée à bicyclette. Sans doute cet humble signe de la vie rurale et cinématographique locale faisait-il tache dans les yeux à oeillères des gérants du "Patrimoine" - avec un grand "P" comme petit -  mais la trace laissée par l'arrachage de la brave boîte aux lettres laisse sur le mur sandien une marque des plus inesthétiques que ne vient pas améliorer la vilaine sculpture de ce pauvre Chopin dit "ChipChip", dont on a affublé le lieu.... 

 

Distribution des prix:

 

"Jour de Fête" sorti seulement en 1949 faute d'avoir trouvé avant des distributeurs, a obtenu le prix du scénario à la Mostra de Venise (1949) et le Grand Prix du Cinéma Français(1950). 
 
En 1949, Cannes donnait sa palme au "Troisième homme", un bon choix que Cannes n'a pas  toujours su faire...
Cette année 2016, la Croisette a primé à nouveau Ken Loach et le ciné social avec "Moi Daniel Blake". Nous verrons cet automne quand il arrivera sur nos écrans de province si c'est le bon choix artistique ou la façon de faire oublier que le ciné est un art mais aussi une industrie qui à Cannes n'a pas honte d'afficher son Or... 
 
 
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- Bonus.
 
L'Or des Andes:
 
 
Cette année la Palme du Festival de Cannes est dorée à l'or équitable produit en Colombie, un Or estampillé "modèle durable" , issu d'une activité minière "équitable" respectant les législations internationales du travail et de l'environnement, enfin un or issu de l'Eldorado Ecologique où les industriels du cinéma peuvent, sans rougir aller faire leurs courses comme ils vont  en hélicoptère dans les superettes Cartier ou Rolex de la Croisette entre deux soirées sur les yachts du vieux port ou dans les villas de la French Riviera, avec tous  ces pingouins aux bras de filles aux robes les plus extraordinaires les unes que les autres et dont on se demande si la fonction est d'habiller ou de déshabiller celles qui les portent.
Dieu! Qu'il est beau d'aimer le féminisme et qu'il est beau à Cannes...
 
Jean Yanne n'était pas venu chercher son prix du meilleur comédien obtenu pour son rôle dans "Nous ne vieillirons pas ensemble", le Pialat de 1972.
Yanne: "Moi y'en a vouloir des sous", "Showbiz", "Tout le monde il est beau..."                        Tout le programme du spectacle pro...    .
 

 
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J  -58
 
Et surtout n'oubliez pas....Cet été...
Ce sera Jour de Fête entre Cluis et Palomita..
 

 

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